LES TRADITIONS À SAINT-CYR
 
LES FONDEMENTS
 
Insigne
 
 
Les traditions occupent à Saint-Cyr une place particulière voire majeure.
Elles rythment la vie de l’École et contribuent à la formation (certains diraient le formatage) des élèves.
Elles perdurent tout au long de la vie des cyrards.
Elles sont essentielles à l’âme de la "Spéciale".
La question de leurs origines et de leurs fondements mérite donc que l’on s’y attarde.
 
 
 
 
 
dessin stcyr
Léguées, année après année, d’une promotion à l’autre, les traditions sont le résultat d’une transmission orale, plus que bicentenaire. De ce fait, elles combinent des aspects pérennes, les  plus fondamentaux, avec d’autres plus changeants liés à l’évolution de la société. Mais avant toute chose, il convient de
distinguer LA tradition, des traditions.

En effet la vocation première de la Spéciale est d’inculquer à ses élèves


                la grande tradition : servir la France ;
cela dans la victoire comme dans l’adversité, dans les situations les plus diverses et souvent extrêmes, à tous les niveaux de responsabilités. 
Centrées autour de ce pilier, les traditions de Saint-Cyr peuvent donc se décomposer en trois volets principaux : le socle de valeurs de l’officier, le culte de l’Empereur Napoléon et les « bahutages ».
 
 
Le socle des valeurs de l’officier
À la Spéciale, les élèves sont éduqués avec le souci de les imprégner totalement de la grande tradition de notre armée :
servir la France dans toutes ses dimensions, jusqu’au sacrifice de sa vie si nécessaire.
Cela passe par les qualités de courage, de solidarité, de discipline et de combativité propres au soldat.
S’y ajoutent celles afférentes au rôle de chef ; elles peuvent se résumer à la tête, le cœur, la tripe.

La tête car elle est nécessaire à l’acquisition de la compétence et à l’exercice des responsabilités, mais aussi parce que le cyrard se veut homme de réflexion sachant, lorsque les délais le permettent, anticiper, prendre du recul par rapport aux évènements pour ensuite agir de manière lucide et efficace.

Le cœur car le chef militaire aime ses hommes sans exclure la fermeté, voire la sévérité si nécessaire.
Avec l’exemplarité qui en découle, cela constitue le ferment des liens d’estime et de confiance qui font qu’une bonne troupe suit son chef à l’entraînement comme en opération.

La tripe enfin parce que la finalité d’un cyrard est l’action, que c’est au tréfonds de lui-même qu’il trouvera l’énergie et le courage
pour arracher ses hommes en toute circonstance.

Et, forme suprême d’élégance de comportement, il s'efforcera de donner à son action et à sa réflexion du panache.
 
 
 Remise casoar
Enfin, cela se complète par le respect des anciens, lesquels ont construit la réputation de l’École et dont les hauts faits ainsi que la grandeur d’âme servent de références aux promotions suivantes.
Ces valeurs constituent le socle premier des traditions de Saint-Cyr. Il est symbolisé par certaines cérémonies, tout particulièrement la remise des casoars par les anciens et le baptême de promotion.
 
 
 
Le culte de l'Empereur
Napoleon Austerlitz
L’empereur Napoléon 1er est célébré à plusieurs titres.
Tout d’abord, c’est lui le concepteur et le créateur de l’École.
Ensuite c’est sous ses ordres, que les premiers saint-cyriens tombent au combat, notamment à la victoire mythique d’Austerlitz.
Enfin, ses qualités de soldat sont exceptionnelles. Son génie militaire et ses qualités de stratège font encore aujourd’hui référence en France et dans le monde.
Sa simplicité sur le terrain, sa proximité de la troupe, son attachement à ses grognards font de lui un chef charismatique.
De cela découle une part importante des traditions de l’École.                                                                                 
Ainsi le calendrier utilisé par les élèves démarre au 2 décembre 1805.
 
 
bahutages
Les “bahutages” et autres activités
Ce volet combine rites d’accueil des jeunes par les anciens et mouvements d’humeur des élèves à l’encontre du commandement et de l’administration. Il est très évolutif.
Ainsi aux origines, l’accueil des jeunes était particulièrement brutal, voire violent. Le mécontentement des élèves dégénérait parfois en de véritables émeutes.

Aujourd’hui, les “bahutages” (terme désormais proscrits) des jeunes, appelés “bazars”, prennent la forme d'un parcours de traditions. Ils combinent des séances solennelles s'appuyant sur l'Histoire, des activités plus folkloriques et quelques cérémonies chargées d'émotion. Il s’assimilent à des rites initiatiques d’intégration à la communauté saint-cyrienne ; ils contribuent à souder la future promotion et à créer des liens avec la promotion en place.
De même, les révoltes d’élèves ont laissé la place à des “pieds-de-nez” faits au commandement (appelés “perches” par les jeunes promotions).
Ils seront appréciés par leur originalité, voire leur bon goût.

À ce volet se rattache aussi le jargon très spécifique de la Spéciale.
 
 
La perception extérieure d'un homme politique
 « Vous serez demain dépositaires de l’honneur de notre armée.
De votre courage, de votre droiture, de votre compétence et de votre humanisme dépendra
le maintien de ce legs confié par Bonaparte
le 1er mai 1802 à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr
et que vos anciens ont transmis de génération en génération, bien souvent au
péril de leur vie.
Je compte sur vous pour que cette tradition la plus essentielle soit toujours respectée. »
 
Extrait de l’allocution prononcée par
Jacques Chirac,
président de la République,

le 25 janvier 2002 à l’École militaire, lors de l’inauguration du Bicentenaire de Saint-Cyr.